Fédération de la CREUSE (70)

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Parcours d'une militante engagée : Hélène GIRAUD , c'était le vendredi 13 septembre 2024, lorsqu'elle reçut la médaille de Chevalier dans l'Ordre du Mérite, salle polyvalente Felletin. 

 Remise de l’Ordre national du mérite à Mme Hélène GIRAUD Vendredi 13 septembre 2024 Chère Hélène Giraud, Chers amis de la MGEN, Mesdames et messieurs, C’est pour moi un vrai plaisir que de vous retrouver ici, entre militants mutualistes de terrain, au plus près des réalités de vos adhérents, au plus près de ce qui fait la saveur de la vie, l’entraide, la solidarité et le partage. Vous en savez quelque chose, chère Hélène GIRAUD, ou devrais-je plutôt dire « chère collègue » ? Comme vous, j’ai été instituteur, j’y ai trouvé beaucoup de plaisir, avant de partir vers d’autres voies, au gré des rencontres. Vous avez, quant à vous, persévéré dans ce métier extraordinaire, de 1966 à 1999. Et tout ceci, animée par une immense curiosité et une soif de perfectionnement, qui vous ont amenée à suivre des formations à la pédagogie alternative FREINET. Pendant ces 33 ans, vous avez pu transmettre le savoir, les valeurs et la culture qui sont le ciment de notre démocratie, vous avez été de ces hussards noirs – je devrais dire « hussarde » ! – qui ont enraciné 1 notre République à la fin du 19ème siècle. Car on ne le répétera jamais assez : la démocratie vaut ce que valent les citoyens qui votent, et ces citoyens valent ce que vaut leur éducation. La dictature se satisfait de l’ignorance, la démocratie ne peut se passer d’esprits éclairés et critiques. Mais votre mérite, chère Hélène GIRAUD, ne s’arrête pas là ! Vous avez très tôt, comme moi, ressenti le besoin d’ajouter à votre vocation de pédagogue un engagement mutualiste, au sein de la MGEN. Vous avez été élue du Comité de section de la Creuse pendant 30 ans, membre du Bureau départemental pendant 22 ans. Et vous êtes toujours membre associée à la Commission d’action sociale MGEN. Laissez-moi vous, en tant qu’ancien président de la MGEN, vous en féliciter chaleureusement, vous incarnez l’esprit mutualiste ! Vous vous êtes également engagée auprès de l’Autonome de Solidarité Laïque, qui protège et soutient les enseignants dans les risques de leur métier. Et, cela va sans dire, vous vous êtes, dès les débuts de votre carrière, engagée syndicalement, tout d’abord au SNI-FEN, puis au SNUIPP-FSU. Aujourd’hui retraitée, vous êtes responsable du Club Santé Séniors MGEN du département, avec plus de 250 adhérents qui se voient proposer une dizaine d’activités hebdomadaires. Vous êtes aussi présidente, depuis 2002, de la section de l’Union nationale des Retraités et Personnes âgées de Felletin, que vous représentez par 2 ailleurs au sein du Comité départemental des Retraités et Personnes âgées, devenu le Conseil départemental de la citoyenneté et de l’Autonomie. Vos intérêts et votre énergie ne s’arrêtent pas là, au point que je ne suis pas sûr d’avoir devant moi une retraitée, mais une femme plus active que bien des quinquagénaires ! Vous représentez en effet les usagers à la Commission des usagers du Centre Hospitalier d’Aubusson, et en tant que telle vous apportez votre aide bénévole à l’accueil du Centre de vaccination. Et je ne parle pas de votre générosité en tant que donneuse de sang, que vous avez démontrée jusqu’à l’âge limite ! Si vous m’y autorisez, je reprends une minute ma casquette de président du Conseil économique, social et environnemental pour insister sur l’importance de tous ces engagements, qui ont pour fil rouge tout simplement le souci des autres. Chacun sait que notre démocratie ne se porte pas au mieux, chacun espère un changement venu des élections ou d’une réforme des institutions. Ces espoirs ne sont pas illégitimes, mais il me semble qu’une des issues à la crise politique que nous traversons depuis tant d’années est à trouver dans la démocratisation de la société. Dans un pouvoir supplémentaire donné aux salariés, aux étudiants, aux administrés et, comme vous en donnez l’exemple, aux usagers, notamment dans le domaine de la santé. C’est un point qui m’est 3 cher, en tant qu’ancien dirigeant d’une mutuelle de santé. Cette démocratie sanitaire est essentielle : il n’existe pas que l’expertise des savants ou des sachants. Un malade en sait souvent plus sur sa maladie que le plus expert des médecins, et cela doit être reconnu. C’est pourquoi, au CESE comme dans de nombreuses collectivités locales, nous faisons l’inlassable promotion de la participation citoyenne, de la démocratie participative, et plus généralement du partage du pouvoir et de la démocratisation de la société, dans tous ses domaines. Vous en êtes, chère Hélène GIRAUD, la preuve vivante ! Vous avez eu cette parole : « Plus j’y pense, plus je me dis que je suis quelqu’un d’ordinaire. Je m’intéresse aux autres. Ça n’a rien d’exceptionnel ». Je peux vous assurer du contraire ! Votre parcours est exceptionnel ! Je pense qu’une bonne partie de notre crise démocratique, de notre crise de confiance disparaîtrait avec davantage de citoyens aussi dévoués et désintéressés que vous l’êtes. Je sais que votre modestie doit en souffrir, mais c’est pour votre bien ! Et finalement pour notre bien à tous ! Plus j’y réfléchis, plus j’y pense, plus je côtoie de milieux différents, de ce qu’on appelle « le haut » à ce qu’on appelle « le bas » de la société, plus j’ai la conviction que ce sont des personnes telles que vous, modestes, attentionnées, dévouées, curieuses, engagées, impliquées, 4 qui font société, le plus souvent peu reconnues, sans être motivées par autre chose que l’altruisme et la joie d’aider et de comprendre. Qui font société bien plus que d’autres prétendant le faire, dans nos élites politiques ou économiques. Nous l’avions tous constaté au moment du COVID, quand les « premiers de corvée » et les « petites mains » avaient démontré leur rôle irremplaçable. Mais cela reste vrai à tout moment : notre société ne tiendrait pas une journée sans le concours des millions de bénévoles, jeunes, vieux, actifs ou retraités. C’est une vérité trop souvent négligée dans un monde obsédé par la performance et le profit. L’égoïsme et l’intérêt personnel nous font aller vite, mais ne nous mènent pas loin. Tout au contraire, chère Hélène GIRAUD, vous êtes allée très loin dans ce qu’on peut attendre d’une vie ! Et cela n’est pas fini ! Un dernier détail me touche particulièrement : si vous avez été désignée pour être décorée et honorée aujourd’hui, c’est dans le cadre d’une procédure nouvelle, celle de « l’initiative citoyenne », où un minimum de 50 citoyens peuvent attirer l’attention du Préfet sur les mérites particuliers d’une personne. Il fallait donc au moins 50 résidents creusois, vous en avez eu plus d’une centaine ! Et c’est une première dans le département ! Le promoteur de la participation citoyenne que je suis ne peux qu’être ravi de cette initiative citoyenne qui vous donne votre juste valeur. 5 Chère Hélène GIRAUD, Je salue votre mari René, vos trois enfants Nathalie, Frédéric et Samuel et vos nombreux petits-enfants, qui ont la chance de côtoyer une femme, une mère, une grand-mère unique en son genre ! Et selon la formule consacrée, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais Chevalière dans l’Ordre national du mérite ! Je vous remercie.